"On a accepté d’échanger des humains contre de la pacotille" (Kabo Alioune)
Kabo Alioune, le guide de la Maison des Esclaves. Photo (c) Fatiha Zeroual
Le Sénégal fait partie de ces pays d'Afrique qui regorge de richesses agricoles et minières et qui a l'avantage d'avoir une main-d’œuvre pas cher pour les colons. La motivation de la traite négrière est donc économique. Les premiers colons à avoir mis les pieds sur l'île étaient les Portugais, suivi des Français et des Américains.
L'’île était un centre de transit facilement accessible dû au fait qu'elle était géographiquement très avancée sur les côtes sénégalaises. Durant la traite négrière, Gorée offrait la particularité d'être un lieu enclavé où les esclaves étaient emprisonnés par la mer.
Sur l'île de Gorée, on comptait jusqu'à 28 maisons qui accueillaient 250 esclaves répartis en fonction de leur âge et de leur sexe, leur destination dépendait de leur acquéreur. Lorsqu’ils quittaient Gorée, ils perdaient leur nom et prenaient le nom de leur propriétaire. Les descendants d’esclaves ne portaient donc pas leur nom africain.
Il reste aujourd’hui, une seule maison conservée à l’identique: la Maison des Esclaves qui propose des visites commentées de 9h à 18h pour 500 Francs CFA (moins d'1€). Cette maison est devenue le symbole de cette période douloureuse.
L'architecture est typiquement coloniale, la Maison possède deux niveaux: les colons vivaient à l'étage, les esclaves, quant à eux étaient entassés comme du bétail au niveau inférieur. L'étage supérieur est devenu une exposition permanente relatant la chronologie de l'esclavage dans le Monde.
Kabo Alioune, le guide, nous captive tout au long de cette visite par ses explications, ses précisions. Tout le monde est captivé par la manière dont il nous raconte, sans filtre, les horreurs qui ont eu lieu entre ces murs.
L'’île était un centre de transit facilement accessible dû au fait qu'elle était géographiquement très avancée sur les côtes sénégalaises. Durant la traite négrière, Gorée offrait la particularité d'être un lieu enclavé où les esclaves étaient emprisonnés par la mer.
Sur l'île de Gorée, on comptait jusqu'à 28 maisons qui accueillaient 250 esclaves répartis en fonction de leur âge et de leur sexe, leur destination dépendait de leur acquéreur. Lorsqu’ils quittaient Gorée, ils perdaient leur nom et prenaient le nom de leur propriétaire. Les descendants d’esclaves ne portaient donc pas leur nom africain.
Il reste aujourd’hui, une seule maison conservée à l’identique: la Maison des Esclaves qui propose des visites commentées de 9h à 18h pour 500 Francs CFA (moins d'1€). Cette maison est devenue le symbole de cette période douloureuse.
L'architecture est typiquement coloniale, la Maison possède deux niveaux: les colons vivaient à l'étage, les esclaves, quant à eux étaient entassés comme du bétail au niveau inférieur. L'étage supérieur est devenu une exposition permanente relatant la chronologie de l'esclavage dans le Monde.
Kabo Alioune, le guide, nous captive tout au long de cette visite par ses explications, ses précisions. Tout le monde est captivé par la manière dont il nous raconte, sans filtre, les horreurs qui ont eu lieu entre ces murs.
La cellule des hommes
15 à 20 hommes étaient enchaînés au sol et au mur par le cou et les bras, presque nus. Les conditions d’hygiènes étaient mauvaises causant des maladies respiratoires comme la pneumonie. Les critères de sélection dépendaient de la force physique et de la productivité au travail: plus un esclave était costaud plus il était cher.
La cellule des enfants
Les enfants étaient très convoités pour les travaux qui nécessitaient de petites mains: comme pour les récoltes de coton, de fruits et légumes mais aussi de tabac. Les enfants de "bons géniteurs" soient de parents forts, en bonne santé et productifs au travail sont considérés comme de "bonne qualité".
La cellule des jeunes filles
Les colons avaient le droit de coucher avec les filles esclaves. Et ainsi elles avaient une semi-liberté.
La cellule pour inaptes temporaires
Cette pièce était réservée aux hommes de moins de 60 kilogrammes pour y être engraissés. On leur donnait du "niébé", haricots produits sur l’île.
La cellule des récalcitrants
Comme son nom l’indique, cet endroit était réservé aux rebelles. Une cellule située sous chaque escalier où on ne peut pas tenir debout. Pour l’anecdote, la visite de Nelson Mandela fût marquée par son émotion lorsqu'il est rentré dans cette cellule.
La grande cellule des récalcitrants
Ici, on y enfermait des malades pour des cas de pneumonie. Dû aux conditions d’hygiènes mauvaises et d’un fort taux d’humidité, de nombreuses personnes mouraient, certaines étaient fusillées. Les cadavres étaient jetés à la mer ce qui attirait les requins et rendaient tout espoir d'évasion par la mer quasi impossible.
La cellule des femmes
C’est la seule cellule qui a été modifiée afin d'en faire une pièce dédiée à la documentation. Les travaux sont toujours en cours.
Petit rappel historique
Les esclaves n'étaient pas achetés mais troqués: un enfant pouvait valoir un collier. Le produit de l’échange variait d’un continent à un autre. En arrivant en Afrique, les bateaux étaient chargés de matières premières qu'on échangeait contre des esclaves. Après l'escale en Afrique, direction l'Amérique du sud avant de rentrer aux États-Unis: le triangle était bouclé.
"N'oublions pas que le pillage des richesses africaines n'aurait pas persisté si certains Africains n'avaient pas collaboré", précise Kabo Alioune. Après la visite, il ajoute que l'esclavage n'a jamais été violent mais coutumier en Afrique. C'est avec l'arrivée des colons que certains chefs africains ont collaboré avec les Européens mais sous la contrainte. Il est clair que leur objectif était de "diviser pour mieux régner". Kabo tient a précisé ce qu'il avance en expliquant que les Européens ont ramené les armes à feu pour diviser les peuples africains. Certains ouvriers africains étaient d'ailleurs échangés contre des armes. Tous les chefs de tribu qui refusaient devenaient vulnérables. Ils étaient donc contraints d'adhérer, de collaborer sinon ils étaient éliminés pour être remplacé par quelqu'un de plus coopératif. Nombreux sont ceux qui ont refusé leur siège car ils refusaient l'exploitation de la richesse de leur peuple.
Il finit en rajoutant: "Aujourd'hui encore, le continent africain est immensément riche cependant la majorité croupie dans la misère totale. Autrefois, on avait le pillage des ressources humaines et aujourd'hui on prend l'or, les diamants… C'est ça la traite négrière du XXIe siècle, un esclavage moderne bien sûr mais sous une autre forme".
"N'oublions pas que le pillage des richesses africaines n'aurait pas persisté si certains Africains n'avaient pas collaboré", précise Kabo Alioune. Après la visite, il ajoute que l'esclavage n'a jamais été violent mais coutumier en Afrique. C'est avec l'arrivée des colons que certains chefs africains ont collaboré avec les Européens mais sous la contrainte. Il est clair que leur objectif était de "diviser pour mieux régner". Kabo tient a précisé ce qu'il avance en expliquant que les Européens ont ramené les armes à feu pour diviser les peuples africains. Certains ouvriers africains étaient d'ailleurs échangés contre des armes. Tous les chefs de tribu qui refusaient devenaient vulnérables. Ils étaient donc contraints d'adhérer, de collaborer sinon ils étaient éliminés pour être remplacé par quelqu'un de plus coopératif. Nombreux sont ceux qui ont refusé leur siège car ils refusaient l'exploitation de la richesse de leur peuple.
Il finit en rajoutant: "Aujourd'hui encore, le continent africain est immensément riche cependant la majorité croupie dans la misère totale. Autrefois, on avait le pillage des ressources humaines et aujourd'hui on prend l'or, les diamants… C'est ça la traite négrière du XXIe siècle, un esclavage moderne bien sûr mais sous une autre forme".